Cette maison fut bâtie en 1888 pour le directeur de l’ancien casino municipal de Limoges. Le 10 juin 1944, alors qu’ils se trouvaient dans leur jardin, les propriétaires, Anna et Jean Puygrenier, reçoivent l’ordre d’un soldat allemand de fuir la localité. Ils seront tout comme leur maison, épargnés par le drame.
Au lendemain de la tragédie, tandis que les propriétaires occupent l’étage, le rez-de-chaussée s’improvise en pièces d’accueil pour de nombreuses familles sinistrées, pour la Mairie et l’agence postale.
Le moindre espace est utilisé.
Petit à petit les premiers commerces ouvrent leurs portes comme la boucherie Perrier et l’épicerie Redon.
Ensuite les survivants viennent habiter des barraquements en bois que leur a construit l’Administration, et peu à peu la vie reprend ses droits.
Au fur et à mesure que le nouveau bourg se bâtit, les barraquements se vident de leurs habitants et la Maison d’Oradour aussi.
Finalement, Marie et Jean Deglane recevront cette maison en héritage. Ils la conserveront en l’état jusqu’à la fin de leur vie.
Située entre l’ancien et le nouveau bourg, cette maison est le lien à la fois historique et sentimental, des deux Oradour. Après avoir décidé de garder le souvenir de cette journée tragique, à travers les ruines du «Village Martyr», il convient de conserver dès à présent la vie d’avant guerre de cette communauté, en sauvant cette maison rescapée de l’oubli et de l’abandon.